Peintre, sculptrice et graveuse belgo-française d’origine ukrainienne, Ania Staritsky, née Anna Guéorguievna Staritskaya en 1908 à Poltava (à 300 km au sud-est de Kiev), passe son enfance dans un milieu intellectuel et artistique.
A l’âge de 17 ans, elle rejoint la France pour soigner une tuberculose pulmonaire. L’année suivante, elle entre à l’Académie des Beaux-Arts de Sofia, puis s’installe à Bruxelles en 1932, où, après avoir complété sa formation à l’Institut supérieur des arts décoratifs de La Cambre, elle travaille jusqu’en 1940 comme illustratrice et designer. A cette époque, elle peint une série de portraits figuratifs. En 1941, elle épouse le peintre et médecin belge Guillaume Hooricks (dit Bill Orix), qui participe à la résistance au nazisme. Tous deux sont arrêtés par la Gestapo en 1942 –Bill Orix est envoyé au camp de concentration de Mauthausen d’où il ne sortira qu’à la Libération ; elle passe près de quatre mois en prison. Après la guerre, elle illustre différents ouvrages, entre autres, La Dame de pique d’Alexandre Pouchkine (1947) et trois volumes des Amours de Ronsard (1950). En 1952, Ania Staritsky s’installe définitivement à Paris et rompt avec la figuration. Elle collabore jusqu’à son décès avec plusieurs poètes, dont Michel Butor, Eugène Guillevic, Pierre-Albert Birot, … Elle réalise la maquette et illustre des ouvrages en édition limitée. Elle est décédée en 1981.
Ses œuvres sont conservées dans des collections publiques comme le Musée des Beaux-Arts de Grenoble, les Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, la Bibliothèque Nationale de France, le centre Pompidou ou encore le Manoir des livres de Lucinges.
L’exposition présentée au Manoir des livres mettra en avant le travail de l’artiste Ania Staritsky à travers la présentation d’affiches-poèmes, de livres d’artiste manuscrits ou imprimés, de maquettes, de plaques de cuivre et d’estampes. Cette exposition fait suite à la donation de Jean-Claude Marcadé en faveur de l’Archipel Butor en 2022.